De Gibraltar au Cap Vert
La descente vers le Cap Vert nous pris environ deux semaines, avec une escale technique au milieu, à Las Palmas de Gran Canaria.
La première semaine, les conditions de navigation furent à l’image de notre descente de la Méditerranée, capricieuses. Le vent nous fit souvent défaut, et le ciel fut souvent couvert de lourds nuages menaçants. C’est à cette même période que se lancent les champions de la transat Jacques Vabres, dont certains devront même abandonner peu après le départ. Heureusement pour nous, le coeur de la dépression ne dépassa pas les Açores et nous fûmes épargnés. Un fait notable est la surprenante mais amusante compagnie de petits moineaux qui n’hésitèrent pas à faire leur nids à l’intérieur même du bateau lors des longues périodes de pluie.
L’escale à Las Palmas fut pour nous purement technique et même un peu frustrante car nous ne sommes pas sortis du port et de ses alentours. Nous y avons fait réparer le Spi déchiré, et avons mis les mains dans le « cambouis » pour remplacer un tuyau d’évacuation du cockpit et réparer une fuite dans le circuit d’alimentation des réservoirs de gazoil. Cela nous pris en tout et pour tout 3 jours, au cours desquels nous fîmes la connaissance de membres de Sea Shepherd, la fameuse ONG de protection des Océans, qui nous mirent en contact avec des pécheurs d’Haïti pour une éventuelle mission làs-bas (à suivre…), et de ce couple de voyageurs Hollandais qui nous interviewèrent pour leur blog.
La deuxième semaine de navigation s’est avérée être, pour Williwaw et nous, une réelle mise à l’épreuve tant les conditions de navigation ont été sportives. Cette fois, le vent était bien au rendez-vous, et la houle également. Pendant plus de 3 jours, nous avons navigué dans la queue de la dépression ayant frappée le nord de l’Atlantique quelques jours plus tôt. Des vents établis à plus de 30 noeuds et une mer bien formée avec des creux de 3 à 4 mètres permirent à Williwaw de parcourir les quelques 1000 milles qui séparent les Canaries du Cap Vert en moins d’une semaine. Mais pour soulager le pilote automatique, nous n’avons cesser de barrer, à tour de rôle, jour et nuit pendant près de 72 heures.
L’arrivée au Cap Vert se fit sur l’île de Boa Vista, au petit matin, par bonne brise. Nous y passâmes quelques jours de repos bien mérités avant de descendre dans le sud de l’archipel pour rejoindre Praia, la capitale, y récupérer Florence, le médecin qui nous accompagnera ensuite dans notre mission à Maio, la petite ile délaissée du cap vert, que nous atteignîmes moins d’une semaine après notre arrivée.
Ces premiers jours dans l’archipel nous ont permis de faire connaissance avec la population et la culture locale. Les cap-verdiens sont accueillant, chaleureux, souriants, et avenants. Ils sont en permanence disposés à aider. Notre première mission s’annonce agréable et surtout bien accueillie.