Il aura fallu presque 20 ans pour que cet appel inépuisable de l’Océan finisse par nous faire entendre raison. Vingt longues années durant lesquelles nous avons grandi, les pieds sur un bitume asséché et sans cœur. La question du départ, bien trop longtemps disséquée dans nos cerveaux, doit désormais trouver réponse, par l’expérience. Le départ est notre seule option et c’est pourquoi, avec mon frère Nicolas et notre cousin Thomas, nous décidons enfin d’agir et de prendre la mer pour un tour du monde à la voile.

Nés à Toulon à la fin des années 80, enfants des jardins, des plages et de l’eau salée, nous avons enraciné aux plus profonds de nos gènes, cette attirance naturelle pour la mer. Son environnement sans cesse soufflé d’un vent de liberté, ne peut que nous faire apprécier le goût de la vie et l’odeur du grand large.

Mais pas question de partir sans un but, sans un projet bien défini et qui se doit d’être utile envers notre prochain. Car des voyages nous en avons tous les trois fait par le passé, parfois seuls, parfois accompagnés de nos amis. Nous aimons cela, sommes nés pour cela. Et si nous avons appris une chose, c’est que le voyageur sans but finira par se perdre lui-même, vagabond dans une jungle sans signalisation, divaguant à la recherche d’une vérité qui n’existe pas.

Or l’eau, est la pièce maitresse de cette aventure. Elle est à la fois le garant de notre vie, mais aussi la route qui nous portera au-delà de nos rêves. C’est naturellement que l’eau est devenue le point central de ce tour du monde. Nous avons décidé d’en faire notre but premier, celui qui nous poussera à nous dépasser sans cesse. Car si l’eau est effectivement source de la vie, elle peut aussi être un fléau dévastateur qui, encore aujourd’hui, tue des millions de personnes chaque année. Et il n’est pas question que de marins ici, mais bien de citoyens du monde, n’ayant malheureusement pas accès à de l’eau saine, et se risquant chaque jour, sur des sentiers longs et dangereux pour finalement, boire une eau souvent mortelle.